Créer la base, libérer une idée !

Ntexdy
3 min readNov 7, 2020

Nous sommes à Genève en 2018, le thème de la pièce “Les salles d’attentes” s’apprête à se propager au fil des pages.

La pièce “Les salles d’attentes” a été écrite à Genève

L’écriture est une forme d’expression utile au nettoyage de l’esprit. La phrase n’est pas anodine par rapport à ce qui va suivre. Pour commencer, il faut savoir que j’ai été gardien de prison pendant de nombreuses années en Suisse.

Toutefois, si la profession a été pesante, c’est en exerçant des fonctions aussi particulières qu’un constat est apparu : le relationnel prend spécialement tout son sens dans un lieu clos où l’échappatoire est impossible. Des personnes de caractères, de cultures et de valeurs différents doivent se supporter ou au contraire se confronter. Les alternatives sont limitées !

Je ne vais pas citer d’anecdotes en particulier à propos de mon ancienne carrière. Néanmoins, je vous certifie qu’en milieu carcéral, un simple détail suffit à mettre le feu aux poudres entre individus. Une parole déplacée peut se transformer en bagarre généralisée. Une dette entraîne un violent règlement de compte, parce qu’elle n’est pas réglée. La chaîne de télévision préférée de X ne correspond pas aux goûts de Y. Les motifs sont divers, la finalité souvent dramatique, même pour un désaccord minime.

A la longue liste des discordes s’ajoutent les causes, ou les parcours de chacun pour mieux illustrer, ayant entraîné leurs présences en régime de détention. Dans une prison, il y a une palette de la société dont la variété est très intéressante. Le contexte en question vous permet sûrement de visualiser toutes les couleurs et les dégradés : voleurs, trafiquants de drogue, meurtriers, etc… Sauf qu’ici, il s’agit d’un univers qui peint un tableau très riche en matière de semblants. Songez au proverbe “les apparences sont trompeuses”.

Un gendre idéal se révèle être l’assassin de son épouse, qu’il a pris le soin d’enterrer avec la complicité de sa charmante maîtresse. Un jeune-homme issu d’une famille aisée commet des délits multiples, dégage une profonde haine contre la société et cherche à comprendre qui étaient ses vrais parents, pourquoi ils l’ont abandonné en bas âge. Un voisin si tranquille, si aimable, si serviable a pourtant perdu le contact avec la réalité du jour au lendemain, devenant schizophrène, et dangereux par la même occasion, car il est persuadé que des robots dissimulés parmi les êtres humains attaquent uniquement lorsqu’il fait nuit.

Maintenant, imaginez que vous soyez enfermé avec quelques-uns de ces cas. Cela vous donne un aperçu de la pénitence qu’est l’attente. Le plus terrible, c’est de ne pas connaître le moment où le calvaire prendra fin. Vous vous apercevez que la notion de temps devient un facteur crucial.

Voilà de quelle manière j’ai écrit sur deux femmes et deux hommes diamétralement opposés. Vous comprenez à présent la façon dont j’ai étoffé leurs interactions selon leurs classes sociales, leurs comportements et les aléas de leur vie. J’ai voulu que le traitement des personnages soit authentique, qu’il se rapporte à quelque chose d’identifiable, mais que l’environnement et le temps qui s’écoule interminablement dépasse les protagonistes.

Le cadre de la prison s’est révélé un pilier parfait. Il a posé les fondements de la salle d’attente. L’un ou l’autre figurent des lieux rattachant l’existence à l’espoir. Pour ma part, il faut admettre qu’avec la création de cette base, j’ai libéré une idée qui m’a permis de chasser les démons d’une ancienne vie.

Retrouvez l’article précédent, “Comment la pièce “Les salles d’attentes” à commencé ?” en cliquant sur le lien ci-dessous :

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